Ma SainteLyon 2011

Publié le par Laville Alexandre

22h00 : Me voilà dans le parc des expositions de St Etienne. J’y retrouve mes parents venus spécialement pour suivre cette aventure. Je retrouve là bas également quelques vieilles connaissances. Yann Nourry qui prendra le départ de la SainteLyon avec moi, mais aussi Fabrice Billard et Maxime Larue. Anciens du Pôle Espoir Cycliste de St Etienne, voilà presque une dizaine d’année que nous nous ne sommes pas vus. Fabrice et Maxime sont venus en spectateur quand à Yann, il est là pour en découdre. Un objectif en vue pour lui : moins de 5h30.

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                   Le parc des expo

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                   Fabrice, moi, Yann et Max

00h00: Ca y est. Je suis sur la ligne de départ de ma première SainteLyon. Course nocturne de 68km et 1375m+ reliant St Etienne à Lyon. Elle marquera la fin de la saison 2011. Une saison courte car j’ai tout juste commencé à courir au mois de mars. Je dois avouer qu’elle n’était pas programmée. Je me suis décidé il y a tout juste 3 mois. Avec un séjour en Guyane de 3 mois (aout à octobre), une entorse de la cheville, ce n’était pas gagné. J’ai donc vraiment commencé ma prépa début octobre. Et je pense donc à tout ces moments sur la ligne de départ. De plus c’est la première fois que je cours sur une telle distance. 68km ce n’est pas rien. Mais la motivation est bien là.

 

Dès le départ ca part très vite sous la pluie. Je suis mal placé mais qu’importe. Mon but est de finir et si possible en moins de 8h. Je prends donc mon mal en patience en me disant que la route est longue. Je regarde un peu le cardio et sur les premières parties roulantes je vois que je suis un peu trop haut à mon gout. Autour des 90%. Je ralentis donc un peu pour rester vers les 80-85% de ma FC Max. Les premiers kilomètres je les connais bien. Et oui j’ai quand même habités quelques années sur St Etienne.

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                    Sorbiers

Arrivé vers Sorbiers, je sais que nous allons commencer à monter en direction du col de la Gachet avec toujours un peu de pluie. Déjà quelques petits sentiers empruntés et l’on se rend compte que finalement cette SainteLyon sera placée sous le signe de la boue bien glissante. Alors boue ou neige comme l’an dernier? Je ne sais pas quel terrain il valait mieux retrouver.

 

1h29 : J’arrive à St Christo. Je regarde mon tableau de marche et je me rends compte que j’ai 10’ d’avance. Je suis peut être parti un peu vite. Mais pour le moment tout va bien. Je ne m’arrête pas au ravito et je reste sur la même allure.

 

2h00 : Tout va bien ou presque. Un peu avant Moreau, je suis obligé de m’arrêter quelques minutes du à un mal de ventre qui m’empêche de garder ma foulée. Je me rends compte que je suis ballonné. Le temps de faire une pause pipi et de lâcher les gaz qui me ballonnent… Incroyable, on dirait l’Erika. C’est horrible. Je décide de partir pour ne pas m’attirer les foudres des autres coureurs… Du coup tout va mieux et je peux recourir normalement. Dans les côtes j’arrive à garder un bon rythme malgré la boue toujours aussi glissante.

 

2h15: Après Moreau nous entamons une descente pour regagner St Catherine où mes parents m’attendent au ravito. Dans cette descente je m’étonne à bien gérer ma course malgré mon manque de technique.

 

2h40 : J’arrive à St Catherine. Je suis toujours en avance sur mon tableau de marche. Je croise donc mes parents. Je récupère un bidon et de quoi m’alimenter, j’échange quelques mots et je repars. Nous arrivons dans la descente du bois d’Arfeuille. Nous doublons pas mal de coureurs des relais. Je fais donc une descente plutôt prudente pour ne pas me foutre en l’air en voulant doubler les retardataires surtout que la descente est assez technique avec ses racines.

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                            Sortie de ravito

 

3h44: Ravito de St Genoux. Il faut slalomer entre les coureurs. Je décide de ne pas m’arrêter et commence une petite ascension que je décide de prendre prudemment. Nous avons passé la mi-course. Je commence à prendre un vieux coup de bambou derrière les oreilles. Je me ravitaille, je bois. Et là je reprends un gros mal de ventre. Comme la première fois je m’arrête pour faire une pause pipi et pour dégazer… Ensuite, je sais qu’il va y avoir une longue descente. Une descente qui va marquer au fer rouge mes guibolles… Une descente qui nous amène sur Soucieu.

 

4h36: J’arrive sur Soucieu en Jarez. Toujours avec de l’avance sur mon tableau de marche.Je vois le ravito. Ca me fait plaisir de voir du monde et un peu de lumière. C’est que je ne dois pas être très bien. Je vois mes parents à nouveau présent sur ce ravito et j’en profite pour prendre un autre bidon et faire le plein de bouffe. J’échange de nouveau quelques mots et ca fait le plus grand bien. J’avais lu je ne sais plus où, que la SainteLyon commencée vraiment à partir de là. C’est ce que je leur ai dis. Je comprends pourquoi certains disent ca. Je ne m’arrête pas très longtemps car après le départ va être dure. Je regarde mon chrono en passant le panneau des 20 km restant et je me dis que les moins de 7h peuvent être atteints.

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                                               Soucieu, tout commence là...

Peu de temps après il faut que je m’arrête de nouveau. Satanés gaz…

Maintenant il faut y aller.

 

5h40: Les jambes sont dures, mais elles tournent toujours. Je m’approche petit à petit du dernier ravito situé à Beaunant. Je me dis qu’il va falloir que je refasse le plein de mon bidon.

 

5h57: J’arrive au dernier ravito. Je bois 2 coca et remplis mon bidon d’eau. Maintenant il ne me reste plus que 10km. A la sortie de Beaunant s’offre à nous la cote de St Foy les Lyon. Une longue ligne droite terrible pour moi car à ce moment là je ne suis pas bien. Je marche, je bois, je m’alimente et commence à me dire que je serrais au dessus de 7h. Le moral en prend un coup même si au départ je voulais tourner autour des 8h…

Bref, je discute avec Florence Morisseau qui me rattrape dans cette côte. Elle se plaint que personne ne discute. Mais comme je lui dis, je suis complètement carbonisé à ce moment de la course. Mais bon, c’est bien connu, les femmes sont vraiment des pipelettes… Bref, elle me distancera dans cette côte, mais je la rattraperai sur les quais à Lyon. Elle finira 4eme féminine.

 

Après s’ensuit une longue descente goudronnée où je retrouve petit à petit une belle allure. Je rattrape même quelques coureurs. Je regarde ma montre et je me dis que les 7h sont encore accessible. Il ne faut rien regretter. Alors je m’alimente encore et j’accélère encore un peu. Je continue au moral.

 

6h34 : Je passe au dernier point de chronométrage, à Lyon. Il me reste alors 5km à parcourir. Nous sommes maintenant sur les quais. Le profil de la fin du parcours est plat. Je double beaucoup de coureurs des relais, du solo et de la Saintexpress. Les dernières lignes droites se font longues. Je vois que finalement je ne serai pas sous les 7h mais ce n’est pas grave. Je continu sur le même rythme pour ne pas perdre une seconde. Puis c’est le dernier virage à gauche et j’aperçois l’arche de l’entrée dans Gerland. Je suis pratiquement au sprint.

Un coureur se met à ma hauteur et nous décidons de ne pas se faire le sprint et de finir ensemble. Il reste alors 150m. Nous entrons dans Gerland avec la sono à fond et les spectateurs.

7h02’: Me voilà sur la ligne d’arrivée. Heureux d’en avoir terminé. Heureux d’être allé jusqu’au bout. Heureux de mon chrono. Heureux d’avoir pu tout donner malgré quelques petits soucis durant le parcours.

J’aperçois mes parents. Je les rejoins et je m’assois quelques minutes pour retrouver mes esprits. Je suis sec. Après une quinzaine de minute à reprendre petit à petit mes esprits, je pars pour la douche et je récupère mon sac.

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                                        L'arrivée

Pour Yann, les choses se sont bien passées également. Un temps de 5h27' et une très belle 7eme place. Vous pouvez lire son récit sur le blog esprit-trail.

 

Juste quelques temps pour échanger mes impressions avec mes parents et je pars à la gare Perrache pour prendre mon train et regagner la région parisienne.

J+2: L’heure du bilan. Du côté de la récupération je suis surpris. Les jambes vont bien. Quelques petits nœuds mais rien de grave. J’aurais pensé ne pas pouvoir marcher pendant quelques jours.

Je suis content de ma SainteLyon. Une course unique, très spéciale. Très éprouvante. des parties rapides qui laissent des traces, des descentes sur le goudron qui tapent, la boue glissante avec des appuis fuyants, de la pluie. 

J'en profite également pour remercier mes parents qui m'ont suivis sur toute la course, mais aussi les bénévoles.

Maintenant place à la récupération et à la planification de la saison 2012...

 

Je laisse un petit lien pour voir un article sur la SainteLyon de 1981 fait par un collègue de mes parents: Saintélyon : le Raid St Etienne-Lyon 1981 - Carnet de bord de Gérard

Publié dans Trail

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G
Et, merci pour le lien sur l'article de mon site.<br /> C'est marrant que que tu ais couru ta 1ere SaintéLyon, 30 ans après que j'ai couru ma première l'année de ta naissance.<br /> Mon fils l'a couru en 2007. L'arrivée était au centre universitaire de la Doua à Villeubanne. Il avait mis 8h12'15 (968ème).Voici son CR sur son blog (qu'il n'a plus le temps de tenir<br /> malheureusement):<br /> http://fabriceb.verof.free.fr/dotclear/index.php?q=saintelyon
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L
<br /> <br /> Un jolie récit également. Merci pour le lien.<br /> <br /> <br /> <br />
G
Bravo encore.<br /> Ton récit est bien fait et très intéressant à lire, surtout pour ceux qui, comme moi, ont couru la Saintélyon.Je revois tous les endroits dont tu parles, les chemins, les sentiers, les routes,<br /> Soucieu, et la terrible montée de Ste Foy sur la fin.<br /> Pour la petite histoire, ayant habité Soucieu durant 25 ans, je précise que le nom de ce village ne s'écrit pas "Soucieu en Jarez", mais "Soucieu en Jarrest".<br /> Dans le temps c'était Soucieu en Jarez. Sur le panneau de l'ancienne gare, c'est écrit ainsi, mais les habitants des Monts du Jarez (Monbrison), pas content car Soucieu est dans les Monts du<br /> Lyonnais, ont fait changer Jarez en Jarrest. Néanmoins les habitants s'appellent les Jarréziens.<br /> Marrant ces querelles de clochers !
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L
<br /> <br /> Intéressant. C'est vrai que j'ai habité quelques temps sur St Etienne et j'avais l'habitude, lorsque l'on roulait, de voir les noms des communes sur les panneaux qui finissaient par Jarez.<br /> <br /> <br /> Merci pour l'anecdote.<br /> <br /> <br /> <br />